Corps massif et oblong de 2 à 200 mm de longueur
Juvéniles blanchâtres, adultes brun violacé ou orange
Branchies arborescentes sur les bords du manteau
Manteau couvert de nombreux petits tubercules
Deux rhinophores ramifiés
Voile oral bilobé portant jusqu'à 40 petites papilles digitiformes
Triton de Homberg, limace de mer palmifère
Homberg's tritonia (GB), Grosse Tritonia (D), Grote tritonia (NL), Stor tritonia (Danois)
Sphaerostoma jamesonii MacGillivray, 1843
Sphaerostoma jamiesoni MacGillivray, 1843
Tritonia atrofusca MacGillivray, 1843
Tritonia divaricata Dalyell, 1853
Tritonia pustulosa Deshayes, 1853
Tritonia conifera Dalyell, 1853
Tritonia alba Alder & Hancock, 1854
Atlantique Nord-Est
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Tritonia hombergii est présente dans l'Atlantique Nord-Est, de la Norvège jusqu'au Portugal.
Tritonia hombergii est une espèce infralittorale* ; elle a été observée de 10 m jusqu'à 80 m de profondeur sur des fonds rocheux.
Tritonia hombergii a une couleur qui évolue avec l’âge, passant de blanchâtre (chez les juvénile) à brun violacé ou orange (chez les adultes). Son corps est massif et oblong, mesurant jusqu'à 200 mm de long. Les deux rhinophores* sont situés de chaque côté de la tête ; ils sont ramifiés à l'extrémité et gainés à la base (comme chez tous les Tritoniidés).
Son manteau* est couvert de nombreux petits tubercules* qui sécrètent une substance irritante. Sur les bords du manteau, on observe les branchies arborescentes qui forment des excroissances touffues de dimensions irrégulières. Le voile frontal oral bilobé porte jusqu'à 40 petites papilles* digitiformes.
Candiella plebeia : seuls les petits individus de T. hombergii peuvent être confondus avec cette espèce, mais cette dernière possède un voile oral bilobé avec seulement 6 papilles digitées.
Duvaucelia odhneri : cette espèce est aussi nettement plus petite (elle ne dépasse guère 35 mm de longueur). Elle vit sur des gorgones en Atlantique Nord-Est et en Méditerranée. Le voile oral porte trois paires de tentacules*.
Duvaucelia manicata : elle est aussi nettement plus petite (elle ne dépasse guère 15 mm de longueur). Elle se nourrit de cnidaires benthiques*, surtout des alcyonaires tel Cornularia cornucopiae en Méditerranée. Sa nourriture en Atlantique et en Manche n'est pas connue. Le voile oral porte 3 ou 4 paires de tentacules.
Marionia blainvillea : cette espèce ne dépasse pas 60 mm de longueur. Elle est plutôt méditerranéenne (toutefois elle a été également observée à Hendaye, au Portugal et aux Canaries). Elle se nourrit d'alcyonaires (Alcyonium acaule et Alcyonium palmatum), de la gorgone jaune (Eunicella cavolini), de la gorgone blanche (Eunicella singularis) et de la gorgone pourpre (Paramuricea clavata).
Marionia gemmii : son corps est plus massif et peut mesurer jusqu'à 200 mm de longueur. Elle vit exclusivement sur des Gorgonaires comme la gorgone orange (Leptogorgia sarmentosa). Les juvéniles de T. hombergii et de M. gemmii se ressemblent beaucoup. De ce fait, les observations méditerranéennes de T. hombergii sont peut-être dues à une confusion avec M. gemmii. Cette espèce est présente dans l'Atlantique Nord-Est et a été observée ponctuellement en Méditerranée occidentale.
Tritonia hombergii est une espèce carnivore ; son régime alimentaire en Atlantique est uniquement Alcyonium digitatum. Elle utilise sa mâchoire et sa radula* (qui comprend une trentaine de rangées de dents). Comme les tissus de l'alcyonaire contiennent un grand nombre de spicules* calcaires, les juvéniles de T. hombergii de taille inférieure à 7-8 mm de longueur se contentent de brouter les tissus périphériques de la colonie d'alcyonaire. Plus grands, ils mordent plus profondément et ingèrent des spicules. L'adulte peut découper, par morsure, des morceaux d'un centimètre de diamètre. En Méditerranée, Alcyonium digitatum n'a pas encore été observé.
Tritonia hombergii a une reproduction sexuée (hermaphrodite* et ovipare*). Lors de la reproduction, deux individus se placent tête-bêche en mettant en contact leurs organes génitaux (situés du côté droit) afin de transmettre mutuellement les gamètes* mâles. La fécondation est interne.
La ponte s’étend du printemps à l'été (avril à juillet). Elle forme un petit cordon spiralé festonné* (rose ou blanc) contenant jusqu'à 52 000 œufs roses d'environ 200 µm de diamètre. Cette ponte est fixée et enroulée sur le substrat*. A l’éclosion (après plus d'un mois), ce sont des larves* véligères* lécithotrophiques* qui sont libérées. Ces véligères planctoniques* nagent librement grâce aux cils du velum*, avant de se métamorphoser* chacune en un jeune individu qui se dépose sur le fond. Le nombre de branchies augmente avec l'âge.
Cette espèce a un cycle annuel.
Tritonia hombergii vit quasiment en permanence sur Alcyonium digitatum.
Tritonia hombergii peut être l'hôte du copépode* ectocommensal* Doridicola agilis.
Tritonia hombergii est un des plus grand nudibranche de nos côtes.
Les nombreux petits tubercules dorsaux sécrètent une substance brune irritante, probablement pour sa défense.
Les juvéniles, autrefois, étaient considérés comme appartenant à une espèce distincte (Tritonia alba).
Tritonia hombergii serait capable de se sauver en nageant (Willows, 1975).
Les Tritoniidés sont largement utilisés en neurosciences pour comprendre les bases comportementales et génétiques de l'apprentissage et de la mémoire.
Tritonie ou triton : nom francisé du nom de genre Tritonia.
Homberg : nom francisé du nom d’espèce hombergii.
Tritonia : ce genre est dédié à Triton (dieu de la mer dans la mythologie grecque, également fils de Poséidon et d'Amphitrite. Il a été créé, en 1797, par le zoologiste français Georges Cuvier (1773-1838).
hombergii : cette espèce est dédiée, en 1803, par le zoologiste français Georges Cuvier (1773-1838) à Wilhelm Guillome Homberg (1652-1715) (chimiste germano-néerlandais-français) qui aurait récolté les premiers spécimens en Normandie.
Numéro d'entrée WoRMS : 416648
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Cladobranchia | Cladobranches | |
Famille | Tritoniidae | Tritoniidés | Corps limaciforme de section carrée, une rangée de branchies de chaque côté du dos. Rhinophores* en massue avec à leur base une gaine lamelleuse ou digitée. Voile buccal digité. |
Genre | Tritonia | ||
Espèce | hombergii |
Sur un tubulaire
Cette photo permet de bien voir le détail des branchies de ce tritonia de Homberg
Les Ridens, Boulogne-sur-Mer (62), 20 m
14/08/2008
Un juvénile sur Alcyonium digitatum
Ce juvénile est sur sa proie Alcyonium digitatum
Camaret (29) , 20 m
30/07/2009
Tritonia hombergii adulte
Le voile oral bilobé et ses papilles, les deux rhinophores et les branchies latérales sont bien visibles sur ce spécimen de 200 mm de longueur.
Dessin extrait de la planche 1, Thompson T.E., 1984
Reproduction de documents anciens
1984
Rédacteur principal : Nathan GEORGEAULT
Vérificateur : Pascal GIRARD
Responsable régional : Yves MÜLLER
Almón B., Pérez J., Caballer M., 2018, Expect the unexpected: a new large species of Marionia (Heterobranchia: Nudibranchia: Tritoniidae) from western Europe, Invertebrate Systematics, 32(4), 892-908.
Cuvier G.L., 1803, Mémoire sur le genre Tritonia , avec la description et l'anatomie d'une espèce nouvelle, Tritonia hombergii, Annales du Muséum d'Histoire Naturelle,1, 480-496, pl. 31-32.
Korshunova T., Martynov A.,2020, Consolidated data on the phylogeny and evolution of the family Tritoniidae (Gastropoda: Nudibranchia) contribute to genera reassessment and clarify the taxonomic status of the neuroscience models Tritonia and Tochuina, PLoS One, 15(11), e0242103.
Thompson T.E, 1961, The structure and mode of functioning of the reproductive organs of Tritonia hombergi (Gastropoda: Opisthobranchia), Journal of Cell Sciences, 3(57), 1-14.
Thompson T E.,1962, Studies on the ontogeny of Tritonia hombergi Cuvier (Gastropoda Opisthobranchia), Philosophical Transactions of the Royal Society of London,.Series B, Biological Sciences, 245(722), 171-218..
Willows A. O. D., Dorsett,D. A.,1975, Evolution of swimming behavior in Tritonia and its neurophysiological correlates, Journal of Comparative Physiology, 100(2), 117-133.
La page de Tritonia hombergii dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN